Selected ambient works
Ma démarche est façonnée par mes déambulations hasardeuses dans divers territoires qui me sont inconnus, pour certains lointains (Berlin, São Paulo, Nuremberg, Finlande) mais pour d’autres, paradoxalement proches de moi comme le nord de la France.
Les espaces sillonnés me sont inconnus de par leur constitution. Ces « sous-architectures »1aux formes minimales, à la construction rapide et anarchique, parfois résultats d’une industrialisation récente, ne m’offrent pas de prise et y déambuler semble être davantage une manière de m’y perdre.
Selected ambient works est constitué d’une collecte d’images de fragments urbains découverts lors de mes marches. À travers l’architecture minimale, les formes géométriques, je sonde les lieux pour y révéler les systèmes mis en place pour répondre à nos angoisses.
Mis en avant par le format carré qui les coupe partiellement de leur univers, différents éléments peuvent devenir incongrus sans pour autant qu’une mise en scène n’opère. Ils laissent s’échapper des sons et des rythmes qui contaminent lentement les architectures silencieuses, laissant les images communiquer entre elles.
Cette vie issue des objets placés dans le centre des images est comme une manière de déjouer nos angoisses en comblant un vide. L’ensemble fonctionne comme un processus double : le résultat de cette marche est de faire ces images. Les éléments qui s’y trouvent une fois mis en avant nourrissent ces espaces. Laissant place à une certaine communion partielle des états d’âmes intérieurs, ceux que nous projetons sur ces objets factices ou maladroits et ceux de notre être dans ces zones inhumaines.
1Terme utilisé par Lewis Baltz cf. Rémi Coignet, « Lewis Baltz», Conversations, vol.1, éd. The Eyes Publishing, 2014, p. 28